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06 Feb

Éoliennes en mer de Dieppe – Le Tréport: décision le 20 février Après trois reports, l’Agence française pour la biodiversité devrait rendre enfin son avis sur le projet d’Engie au large des côtes picarde et normande.

Publié par Association des Propriétaires de Mers-les-Bains  - Catégories :  #Eolien

Le Courrier Picard - Par Denis Desbleds | Publié le 02/02/2018 

LES FAITS

7 mai 2014 : Engie (ex-GDF-Suez) remporte le 2e appel d’offres lancé par l’État pour la construction de deux parcs éoliens en mer, dont l’un au large de Dieppe et du Tréport. Le parc au large des côtes picarde et normande sera constitué de 62 éoliennes de 8 MW chacune.

2015  : un débat public de plusieurs mois confirme que le choix de la zone est le principal obstacle au projet.

20 octobre 2017  : le Parc naturel marin des estuaires picards et de la mer d’Opale, qui devrait accueillir une partie des éoliennes dans son périmètre, rend un avis défavorable.

9-10-11 janvier 2018  : Nicolas Hulot mène une série d’entretiens avec des élus normands et picards.

20 février 2018  : l’Agence française pour la biodiversité, qui chapeaute les Parcs naturels marins, doit rendre un avis, après trois reports. Il devrait être définitif, sauf surprise.

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Cette fois-ci devrait être la bonne. Le conseil d’administration de l’Agence française pour la biodiversité (AFB) rendra son avis sur le projet d’éoliennes en mer d’Engie le 20 février. L’annonce a été faite jeudi 1er février, à Berck-sur-Mer, lors d’une réunion du conseil de gestion du Parc naturel marin (PNM) des estuaires picards et de la mer d’Opale.

La décision de l’AFB, qui porte sur le volet environnemental du projet d’Engie (62 éoliennes à une quinzaine de km des côtes picardes et normandes), a été repoussée trois fois. Elle aurait dû intervenir le 27 novembre 2017, puis le 16 janvier 2018, puis le 1er février. Réuni à Abbeville le 20 octobre, le conseil de gestion du Parc naturel marin avait rendu un avis négatif, sur le même volet environnemental du projet éolien. Les membres du conseil de gestion avaient émis 95 réserves et conditions sur le projet, mais l’avis définitif, qui engage l’avenir du projet, reviendra à l’AFB.

Entre-temps, Nicolas Hulot a mené une série de concertations, en janvier, avec des élus locaux, les présidents des Parcs naturels marins. Dont Dominique Godefroy, président du conseil de gestion du PNM des estuaires picards et de la mer d’Opale. «  J’avais demandé à Nicolas Hulot que le Parc soit tenu informé officiellement des évolutions du dossier, même la décision ne nous appartient plus  », explique Dominique Godefroy au Courrier picard. «  C’était l’objet de la réunion de jeudi 1er février. Depuis le 20 octobre, nous n’avions pas de nouvelles  » alors que l’AFB avait auditionné les responsables d’Engie le 14 décembre.

Ce jeudi, des membres de la Direction de l’eau et de la biodiversité, un service du ministère de la Transition écologique, ont participé à la réunion du Parc naturel marin, avec Engie et Réseau de transport d’électricité (RTE, qui acheminera l’électricité des éoliennes vers la terre ferme). «  Engie a répondu à une bonne partie des réserves et préconisations données par le Parc  », indique Dominique Godefroy. «  Le projet a bien évolué mais cela n’enlève rien aux interrogations sur l’impact environnemental, ni aux craintes du monde de la pêche professionnelle  ». Les éoliennes seront situées en pleine zone de pêche, et c’est le cœur de l’opposition des pêcheurs à ce projet.

Selon Emmanuel Maquet, député LR de la Somme, il ressort de la réunion de jeudi que l’AFB devrait rendre, le 20 février, un avis favorable au projet. Si c’est le cas, «  l’AFB désavouera les Parcs naturels marins dans leur ensemble. On assiste à la destruction d’un outil, difficile à construire, qui réunissait pour la première fois tous les acteurs du littoral pour une gestion concertée  ». Et le député d’annoncer sa démission du conseil de gestion du Parc, en cas d’avis favorable de l’AFB.

Dominique Godefroy l’a annoncé à plusieurs reprises, dans ce cas, il démissionnera de son poste de président. «  J’espère que ce dossier servira d’exemple de ce qu’il ne faut pas faire en matière de consultation des acteurs d’un territoire  », ajoute le président du conseil de gestion du PNM. «  Depuis le premier projet, il y a dix ans, on a eu deux débats publics, un avis du PNM, tous négatifs. Quoi qu’il en soit, on en aura fait les frais  ».

COMMENTAIRE

Des enjeux au-delà de l’environnement

Depuis plus de dix ans, à l’époque d’un premier projet abandonné, les pêcheurs répètent que les fonds marins seront à tout jamais bouleversés par les éoliennes, et qu’ils ne pourront plus pêcher dans cette zone. Ils ont le sentiment qu’on les écoute mais qu’on ne les entend jamais. Trop d’enjeux qui font pencher la balance dans un vent contraire : Nicolas Hulot a ainsi fait de la Transition écologique son cheval de bataille. Les éoliennes en mer produisent une énergie « propre », et permettent de réduire la part du nucléaire et Engie promet des emplois, notamment dans deux usines au Havre (Seine-Maritime). Engie a aussi obtenu un tarif de rachat de l’électricité- tenu secret- très intéressant, selon les sources.

Il a dépensé beaucoup d’argent. Trop pour changer la zone ? Les pêcheurs ont beau parler de leurs propres emplois menacés, cela ne semble pas peser dans la balance du 20 février.

Engie prévoit d’installer 62 éoliennes à une quinzaine de km des côtes picarde et normande, à l’horizon 2021. (Photo Paul Langrock/Siemens)

Engie prévoit d’installer 62 éoliennes à une quinzaine de km des côtes picarde et normande, à l’horizon 2021. (Photo Paul Langrock/Siemens)

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