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04 Apr

Arrêts TER supprimés, la mobilité en danger

Publié par Association des Propriétaires de Mers-les-Bains  - Catégories :  #Desserte ferroviaire

Le Courrier Picard 02 avril 2017

Des arrêts de bus TER ont été supprimés cette année, ce qui entraîne des difficultés pour des usagers. Maires et comité de sauvegarde se battent pour retrouver plus de mobilité.

Les passages des bus TER se sont réduits comme peau de chagrin en ce début d’année sur la ligne Abbeville-Le Tréport. Lors de la mise à jour des nouveaux horaires, le 11 décembre dernier, les usagers ont eu la désagréable surprise de ne plus retrouver leurs bus. Plusieurs arrêts ont été supprimés, sans préavis ni communication. Chepy-Valines, Yzengremer, Meneslies, Mers-les-Bains et Miannay sont fortement impactés par exemple.

Une étude menée par la Région, au début de l’année 2015 sur la ligne, avait dégagé « une fréquentation très faible, voire nulle » sur certains arrêts, expliquait Gérald Darmanin, vice-président en charge des transports et des infrastructures de transport à la Région Hauts-de-France. Il répondait ici à un courrier du Comité de sauvegarde et de développement des lignes ferroviaires du Tréport-Mers-les-Bains qui s’insurgeait, dès le 6 janvier, d’une ligne déjà affaiblie, qui n’avait « pas besoin de diète supplémentaire, mais au contraire de bonnes perfusions pour la fortifier ».

Au final, ces aménagements – et autres arrêts relocalisés en centre-ville à Feuquières et Woincourt, par exemple – ont permis de gagner dix minutes sur un parcours total d’une heure. Si la desserte d’Yzengremer a été rétablie in extremis les lundis et vendredis pour les pensionnaires de la Maison familiale rurale (MFR), des trajets laissent désormais sur le carreau quelques voyageurs.

« On marche sur la tête »

Les élus locaux sont en première ligne pour recueillir les doléances. « On est venus nous signaler le problème en mairie, précise le maire de Chepy, Louisette Domet. Il y a au moins deux arrêts le matin et l’après-midi qui ont disparu. Comment faire quand nous n’avons pas de voiture ? » Si une pétition est disponible en mairie, l’élue ne souhaite pas en rester là. Lors du rendez-vous de l’Association des maires de la Somme à Amiens, il y a quelques semaines, Louisette Domet a interpellé l’assemblée et Xavier Bertrand, le président de la région des Hauts de France. « Beaucoup de rumeurs courent sur la ligne ferroviaire Abbeville-Le Tréport, notamment celle de sa suppression. Qu’en est-il ? avait-elle lancé, On m’a répondu qu’elle faisait partie du plan de développement de la Baie de Somme ».

Pourtant, des arrêts ont bien été supprimés ! « J’ai envoyé une délibération pour en discuter au niveau communautaire, explique Louisette Domet. Dans la grille du plan local d’urbanisme intercommunal, la mobilité est un axe à travailler par rapport à l’économie et au développement. Ce n’est pas cohérent. On marche sur la tête. ». Les mots ne sont pas tendres non plus en mairie de Mers-les-Bains où une motion contre la suppression des arrêts a été votée en conseil municipal. « L’idée est que toutes les communes concernées disent à la SNCF : votre comportement est inadmissible », tempête le maire, Emmanuel Maquet (LR). Du côté de la Région Hauts-de-France, le cabinet du président se dit « toujours à l’écoute et prêt à prendre en considération les informations qui pourraient remonter. » Elles ne sauraient tarder.

Le fret oui, les camions non!

Un dossier inquiète la municipalité de Mers-les-Bains : le possible passage, en ville, de transporteurs de graves de mer. « J’ai appris par la presse que l’un des vice-présidents de la chambre de commerce parle d’un transport de graves de mer par la route. Cette position est aberrante ; le rail doit être privilégié », considère Michel Delepine, adjoint au maire et membre du Comité de sauvegarde et de développement des lignes ferroviaires du Tréport-Mers les Bains. Le maire de Mers-les-Bains, Emmanuel Maquet, a sorti sa calculette. Pour un million de tonnes, une centaine de camions pourrait transiter chaque jour dans la ville. « C’est incompatible avec le développement touristique du territoire », poursuit-il. Le fret doit être privilégié. « À l’heure ou il faut retrouver des transports doux », précise Michel Delepine, « le rail a toute sa place. C’est une question de volonté. »

Arrêts TER supprimés, la mobilité en danger
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