Ligne SNCF Abbeville-Eu: les études pour juin 2019 La première réunion technique consacrée à la réouverture de la ligne a eu lieu à Lille lundi 30 juillet. Les acteurs se sont entendus sur le contenu et le calendrier des études. Un premier pas.

http://www.courrier-picard.fr/126918/article/2018-07-30/ligne-sncf-abbeville-eu-les-etudes-pour-juin-2019

Qui aurait parié, il y a un mois à peine, sur une évolution aussi rapide dans le dossier de la réouverture de la liaison Abbeville-Eu-Le Tréport ? Hier, a eu lieu à la préfecture de Région de Lille, la première réunion technique censée enclencher le processus décidé le 11 juillet dernier au ministère des transports, en présence des élus concernés.

Et il y eut effectivement, du concret. Conformément aux engagements pris par Élisabeth Borne la ministre des transports, il a été décidé de lancer dès le mois de novembre, deux études.

La première, sous maîtrise d’ouvrage SNCF-Réseau, portera sur la régénération de l’infrastructure dans l’hypothèse de caractéristiques inchangées : vitesse limite à 80 km/h, nombre de gares identique, nombre de passages à niveau inchangé, les uns et les autres pouvant le cas échéant être remis à neuf. L’étude comprendra une hypothèse de régénération à 15 ans et une autre à 30 ans.

Six mois d’avance sur le calendrier initial

Elle permettra aussi l’établissement d’un planning de réalisation et comprendra une analyse de la rentabilité socio-économique et environnementale du projet. On notera que l’étude portera sur la section Abbeville-Eu, les 6 km entre Eu et Le-Tréport étant d’ores et déjà pris en compte dans le cadre de la régénération de l’axe Abancourt-Le Tréport. Le document doit être rendu pour le mois de juin 2019, autrement dit avec six mois d’avance sur le calendrier prévu initialement par SNCF- Réseau.

La seconde étude, sous maîtrise d’ouvrage de la Région Hauts-de-France, portera sur les conditions d’exploitation et la recherche de solutions alternatives. Besoins de déplacements, potentiel d’usage et de trafic, perspectives d’évolution des déplacements et des activités, réponses techniques possibles pour la prise en charge des besoins de mobilité… Ces travaux exploratoires seront financés à 50 % par la Région, l’État mettra 30 %, la Normandie et SNCF-Réseau 10 % chacun.

Les partisans d’une réouverture de la ligne et d’un retour au service ferroviaire, doivent-ils s’inquiéter de cette seconde étude ? Au siège de la Région, Luc Foutry, le président de la commission transport qui représentait ce lundi Xavier Bertrand, se veut rassurant : « À ce stade nous ne voulons fermer aucune porte. Il s’agit simplement de voir quelles pourraient être les solutions permettant d‘exploiter à moindre coût cette desserte. »

Un point d’étape est prévu au mois de mars prochain. Le temps pour les différents bureaux d’études, de présenter suffisamment d’éléments à trois mois du rendu définitif. De quoi laisser entrevoir pour la ligne un avenir autre que celui qui lui était promis à base d’autocars, les usagers ayant d’ici là, suffisamment de recul pour regretter définitivement les rares trains dont ils bénéficiaient avant l’été.

<< Satisfaction des élus concernés >>

« Un résultat très positif, dans la mesure où cette réunion ouvre de vraies perspectives pour la ligne, avec un calendrier nettement accéléré… » Luc Foutry, le président de la commission transports à la Région, s’est félicité de l’issue de cette réunion, tout comme le député communiste de Seine-Maritime, Sébastien Jumel : « Il y a quelques semaines certains donnaient la ligne pour morte. Nous retenons que l’engagement a été pris au ministère de remettre en état et en service cette ligne qui présente une utilité économique et sociale incontestable(…) Il est hors de question de laisser nos territoires orphelins de cette ligne de vie. Nous serons vigilants avec les usagers pour que les engagements pris soient tenus, pour qu’un mode de transport ferroviaire qui corresponde aux besoins de nos territoires reprenne du service ».